Les soldats du feu quittent les foyers d’incendie qui brûlent encore dans une dizaine de départements pour rallier Paris, le 14 mars, à l’occasion d’une manifestation nationale.
Contre l’austérité. C’est LE mot d’ordre de la journée. « Outre des revendications de la profession, nous portons aussi la défense du service public contre la disparité financière entre les territoires », précise Sébastien Delavoux, l’animateur du collectif CGT des agents des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Baisse des dépenses d’investissement (moins 18 % entre 2010 et 2015 selon la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises – DGSCGC), mutualisation dispendieuse, réduction des effectifs, gel des parts communales et intercommunales dans le financement des SDIS… Les raisons de la colère s’additionnent jusqu’à la lie et au conflit.
FATIGUÉS MAIS ILS GARDENT LE FEU SACRÉ
Certains sont victorieux, comme en Haute-Garonne, où la lutte a couru entre octobre 2016 et février 2017 : « On a gagné sur tout, témoigne Christophe Brunet, le secrétaire de la CGT SDIS 31. Les revendications qui concernent nos métiers : 125 embauches pour remplacer les départs en retraite, une cinquantaine de créations de poste dont 12 cette année, la relance des carrières bloquées depuis dix ans, la réduction du temps de travail, la professionnalisation des volontaires… Celles, surtout, qui portent sur le service public avec un meilleur maillage territorial et une amélioration de la qualité du service en Haute-Garonne. Toutefois, si la signature du protocole le 2 mars marque l’arrêt du conflit, tout reste à faire. »
La manifestation du 14 mars, à Paris, sera l’occasion de le rappeler pour sept organisations syndicales professionnelles… moins une. Le président du syndicat national des sapeurs pompiers professionnels affilié à Force ouvrière a retiré sa signature de l’appel unitaire lancé par l’intersyndicale qui travaille depuis le 12 décembre 2016.
L’UNITÉ MAIS PAS L’UNANIMITÉ
« Alors que nous avons construit une unité historique, dans le seul intérêt des agents des SDIS, alors que la situation générale des sapeurs pompiers reste mauvaise, regrette Sébastien Delavoux. Tandis que les problèmes de la filière, que nous soulevons depuis des années, sont mis de côté et laissés pour compte depuis trop longtemps maintenant. » Austérité et refonte de la filière plombent en effet le moral des troupes qui affichent des taux de suicide plus élevés que la moyenne. Elles dégradent les conditions de travail et bloquent les déroulements de carrière alors que le volontariat, s’il comble le manque d’effectif, crée une concurrence hostile au progrès.
source NVO