Alors que les partenaires sociaux se retrouvent ce 14 mars pour un deuxième round de négociations, le patronat a retouché à la marge son projet d’accord. Il atténue légèrement les efforts demandés aux demandeurs d’emplois « âgés ». Mais ne présente aucune nouvelle concession sur les contrats courts.
Faut-il y voir un signe? Pour une fois, la réunion de négociation de la future convention d’assurance-chômage n’a pas lieu au Medef, mais à l’Unedic, l’organisme gestionnaire du régime. Ce 14 mars 2017 au matin, les partenaires sociaux se retrouvent avec un patronat qui a légèrement adouci sa position. Dans son nouveau texte, le patronat (Medef, CPME et U2P) ne modifie pas sa proposition concernant les contrats courts, jugée insuffisante par les syndicats. Il propose toujours de renvoyer le sujet à la négociation dans les secteurs économiques les plus utilisateurs de contrats de moins d’un mois, afin qu’ils y élaborent eux-mêmes « les incitations pertinentes (…) permettant de modérer leur utilisation ». En revanche, il adoucit légèrement les efforts demandés aux chômeurs âgés.
Il proposait initialement de reculer de 50 à 57 ans l’entrée dans la « filière seniors », qui leur permet de toucher leur allocation jusqu’à 36 mois au lieu de 24. Désormais, le Medef et ses partenaires patronaux proposent que la durée maximale d’indemnisation passe à 27 mois dès 55 ans, puis à 30 mois à 56 ans (au lieu de 57 ans), à 33 mois à 57 ans et à 36 mois à 59 ans.
Un calcul de l’allocation sévère
Enfin, le patronat ne revient pas sur sa nouvelle formule de calcul de l’allocation, censée mettre fin à la situation actuelle qui avantage, à travail et salaire égaux, les personnes enchaînant les contrats de moins d’une semaine par rapport à celles qui ont des contrats plus longs. Si le principe d’un changement de formule est majoritairement partagé, celle proposée par le patronat est rejetée par les syndicats, qui la jugent trop défavorable aux allocataires. Le patronat a toutefois mis un tout petit peu d’eau dans son vin, en relevant le plancher d’indemnisation: en l’absence de reprise d’activité, l’allocataire ne pourrait être indemnisé moins de 18 jours par mois, au lieu de 17 jours proposés initialement.