Les conditions de travail dans l’économie sociale et solidaire se dégradent légèrement

Le 2e baromètre national de qualité de vie au travail dans l’ESS de la Mutuelle Chorum, réalisé avec l’appui de l’institut de sondage CSA, présenté le 7 mars, révèle une dégradation de la perception de la QVT par les salariés et les dirigeants, liée notamment aux contraintes financières croissantes et aux nombreuses réorganisations dans le secteur.

Certes, une majorité de salariés (77%) et de dirigeants (88%) dans l’économie sociale et solidaire (ESS) se disent satisfaits de leurs conditions de travail, qu’ils estiment cependant dégradées depuis trois ans. Ainsi, la note de Qualité de vie au travail (QVT) est tombée à 6,1 sur 10 chez les salariés (contre 6,3 en 2013) se rapprochant ainsi de la note globale des salariés en France, tous secteurs confondus. Chez les dirigeants, la note a également baissé, passant de 7,4 à 7,2. Ces évolutions s’expliquent par des déterminants « macro » d’ordre global, et « micro », liés à l’établissement.

Des réorganisations qui suscitent l’angoisse

Les changements d’organisation sont pointés comme la première cause de détérioration de la QVT par plus de la moitié des salariés (51%). En effet, ces trois dernières années se sont caractérisées par un mouvement de concentration des structures de l’ESS, souvent impulsé voire imposé par les décideurs institutionnels. Plus du quart des répondants travaillent dans une structure qui a fusionné au cours de la période.

Ces changements sont particulièrement mal vécus lorsque les salariés n’ont pas été suffisamment informés sur les raisons (57% disent avoir été bien informés) ou la mise en œuvre (52% bien informés) des changements. En outre, 47% des salariés estiment que les évolutions de l’organisation ont eu un impact négatif sur leur travail. « Lorsqu’on multiplie les changements sans les préparer, l’on prend le risque d’augmenter les troubles anxieux chez les salariés. Ainsi, anticiper le changement, prendre le temps de le préparer, de bien informer les équipes, est la clé du maintien d’une bonne QVT », estime Emmanuelle Paradis, chef de projet QVT au sein de Chorum.

La contrainte financière qui pèse toujours

La pression financière est mal vécue par les dirigeants, notamment l’incertitude des financements des collectivités, liée à la réforme territoriale. Ils sont 48% à pointer les relations avec les pouvoirs publics ou les financeurs comme la première raison de la dégradation de leur QVT. Quant aux salariés, ils indiquent parmi les premières raisons de leur malaise les interruptions intempestives de leur activité (61%), ainsi que la pression et le manque de temps (53%). « Dans le médico-social, qui emploie environ 700 000 des 1,2 million de salariés de l’ESS, les temps de prise en charge deviennent de plus en plus courts, pour aller jusqu’à ces 10 minutes, imposées par certains conseils départementaux, et que les associations refusent », confie Marine Boyer, chef de projet QVT à Chorum.
Le sentiment de bien être au travail augmente avec l’implication des salariés dans l’élaboration du projet d’établissement et dans le choix du matériel et des équipements professionnels. Or sur ces deux points, les résultats sont en légère baisse par rapport à 2013 : 58% (contre 63%) estiment avoir participé à la conception du projet, et 39% (contre 41%) à l’achat de matériel adapté. « Lorsqu’il n’est pas possible d’influencer les déterminants macro, on peut jouer sur la vie de la structure pour améliorer le bien-être au travail des personnes, leur donner une visibilité sur le projet, les associer à son élaboration, écouter leur expertise », estime Marine Boyer.
Indépendamment de la dégradation de la QVT ressentie par les répondants, ils affichent toujours leur attachement au secteur : 83% des salariés et 94% des dirigeants souhaitent continuer à travailler dans l’ESS.

Retrouvez les résultats de l’enquête

Source la gazette

Bulletin de paie: Simplifier ou dissimuler ?

La simplification du bulletin de paie est effective depuis le 1er janvier 2016 pour les entreprises volontaires, elle sera obligatoire pour celles d’au moins 300 salariés dès le 1er janvier 2017 et pour toutes les entreprises, dès le 1er janvier 2018.

Dans un soi-disant souci de faciliter la lecture du bulletin de paie, le gouvernement a fait le choix de regrouper par « risques » les lignes de cotisations de protection sociale. Les autres contributions dues par l’employeur figurent sur une seule ligne et une nouvelle ligne allègement de cotisations apparaît.

La simplification rend toujours incompréhensible le bulletin de paie. Un exemple, la suppression prévue de la mention de l’organisme auquel l’employeur verse les cotisations permettait jusqu’alors de contrôler l’existence légale de l’entreprise et servait dans la défense des salariés devant les tribunaux.
Sans contrat de travail écrit, dans lequel seraient indiqués tous les organismes auxquels les cotisations sont versées, il sera très difficile aux salariés de se défendre en cas de non-respect de la législation.
De plus, les contrôles contre le travail illégal seront complexifiés par cette suppression, ce qui est dans la période un très mauvais signal.

Encore, la loi Travail a également concrétisé la possibilité de dématérialiser le bulletin de paie dès le 1er janvier 2017, sur une base de volontariat des salariés.
Or, la dématérialisation des documents administratifs ne facilite pas la lecture et l’examen en détail des contenus. C’est une aubaine pour le patronat alors qu’un salarié sur trois s’est rendu compte d’une erreur sur sa feuille de paie lors de l’année passée (étude IFOP d’octobre 2015) !

De plus, il existe des risques réels de confidentialité avec la mise en ligne des bulletins de paie. Nombreux sont les exemples de fuites de données massives, parce qu’un serveur était mal protégé.

La CGT n’est pas opposée à une simplification du bulletin de paie mais elle est surtout très attentive aux droits des salariés.
La CGT souhaitait une présentation du bulletin par organismes et non par risques. En effet la sécurité sociale est le socle de la protection sociale à laquelle tous les salariés peuvent prétendre. La construction de notre modèle social devrait donc apparaître sur le bulletin de paie.
Les modifications proposées ne faciliteront pas les ouvertures de droits et encore moins leur traçabilité comme par exemple pour la validation des congés maternité ou les droits découlant de la pénibilité du travail.

A la demande de la CGT, les exonérations de cotisations et contributions sociales, apparaîtront sur le bulletin de paie.
C’est un bon début mais insuffisant. En effet, le CICE n’apparaîtra pas alors qu’il constitue une exonération importante pour les entreprises.

Enfin, la CGT a réclamé un premier bilan qualitatif et transparent de la période d’expérimentation. Il faut effectivement tirer tous les enseignements de cette expérience avant la mise en place de la phase obligatoire. Cet état des lieux sera d’autant plus important que cette nouvelle fiche de paie s’ajustera avec le calendrier de la mise en place du prélèvement à la source.

Source: CGT

Sophie Binet. Les 32 heures sont la seule réforme crédible pour créer de l’emploi

Je mettrais en œuvre la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, car c’est la seule réforme crédible pour créer de l’emploi. Et elle est très peu coûteuse : alors que le pacte de responsabilité a coûté 40 milliards d’euros, soit deux points de PIB, sans que la contrepartie du million d’emplois promis par le Medef n’ait été au rendez-vous, les 35 heures ont coûté moins de 2 milliards d’euros, pour 400 000 emplois directs créés, au minimum.

C’est aussi une réforme indispensable parce que la révolution numérique va générer des gains de productivité de 20 à 40 % en fonction des secteurs : sous dix ans, selon certaines études, 3 millions d’emplois pourraient être supprimés. On va donc travailler moins, c’est une bonne nouvelle, à condition qu’on l’organise collectivement sans baisse de salaire, avec la réduction du temps de travail comme outil de répartition des richesses.

C’est enfin une réforme indispensable pour l’égalité femmes-hommes. Premier facteur explicatif des inégalités professionnelles, le temps des femmes est très différent du temps des hommes. Assumant toujours 80 % des tâches ménagères, les femmes sont confrontées à des doubles journées et 30 % d’entre elles sont enfermées dans des emplois à temps partiel, pour l’essentiel subi. Pour les femmes cadres, c’est le plafond de verre : l’impossibilité d’avoir une carrière comme d’accéder aux responsabilités, et une pression permanente. La campagne « #VieDeMère, avoir une carrière c’est toute une histoire » a permis de briser un tabou et de dévoiler l’ampleur de ces discriminations.

Alors, gagner l’égalité, est-ce aligner le temps de travail des femmes sur celui des hommes, 44 h 30 en moyenne pour les cadres ? Ou réduire le temps de travail pour permettre aux hommes comme aux femmes d’avoir du temps libéré pour leur parentalité et leurs loisirs ? Baisser la durée légale de travail à 32 heures et l’accompagner de politiques publiques de prise en charge de la petite enfance et de lutte contre les stéréotypes, c’est rapprocher le temps des femmes et celui des hommes.

Source l’humanité

Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !

L’Europe et la France sont au bord de la rupture, les politiques d’austérité ont engendré les crises financières et économiques, le chômage massif et la pauvreté : l’Europe compte 24 millions de chômeurs, 85 millions de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté et 60 % des nouveaux emplois créés sont des emplois à temps partiel, précaires en grande majorité. Les nationalismes, le racisme et la xénophobie sont les autres conséquences de ces politiques désastreuses, entraînant les peuples européens à s’opposer entre eux sur fond de repli nationaliste et communautariste.

Poursuivre ces politiques austéritaires, s’attaquer encore et toujours aux droits des travailleurs, à leurs protections sociales, déréglementer la législation du travail et augmenter la durée légale du travail dans ce contexte, c’est tout simplement faire basculer plusieurs dizaines de millions de personnes dans le chômage et la pauvreté.

A contrario, utiliser tous les leviers pour renouer avec la croissance en s’assignant l’objectif du plein emploi et la lutte contre les inégalités et la précarité réconcilierait les citoyens et les travailleurs avec la construction européenne.

Cela nous orienterait vers l’Europe des peuples et des nations qui coopèrent entre elles plutôt qu’elles ne livrent leurs populations au marché et aux lois de la concurrence.

Un de ces leviers de croissance est assurément une nouvelle réduction du
temps de travail à l’échelle européenne et nationale.

Alors que la commission européenne a annoncé la réouverture de la directive temps de travail, nous proposons à toutes les organisations syndicales européennes, au travers de la confédération européenne des syndicats, de lancer une grande campagne pour une nouvelle réduction du temps de travail. L’objectif est d’obtenir que la nouvelle directive européenne se donne pour objectif de réduire le temps de travail à l’échelle de l’Union européenne, en renforçant les droits et protections des travailleurs.

 

La CGT en lançant sa campagne entend mener ce débat avec l’ensemble des travailleur-se-s.

La campagne portant une nouvelle réduction légale du temps de travail à 32 heures marque des points dans le débat public et auprès des salariés.

La CGT porte des propositions et des arguments forts qui font de la RTT et des 32 heures un des leviers majeurs pour créer massivement de l’emploi, pour réduire les inégalités et la précarité, pour anticiper l’impact sur l’emploi des mutations technologiques en cours et à venir, pour permettre à chacune et chacun de profiter plus du temps hors travail.

 

 

 

avenant relatif aux salaires 2017 de la CCN et la grille de salaire applicable en 2017

Accord d’augmentation et grille de salaire conventionnelle signé en septembre par les organisations syndicales CFE-CGC, CFTC, FO et UNSA. Une augmentation ridicule qui ne fait qu’accentuer un peu plus la précarité des salariés de la prévention et sécurité…

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